+ I am not Special +

November Skies




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It’s 10.35pm and i’m seating at the kitchen table with my laptop. I have cleaned my email boxes and discarded all the spams and adverts, gone briefly to and fro a few times to gaze at instagram with no goal, then back onto the virtual mail boxes..

What am I really doing? What am I really looking at? I’m not sure.

See back in the days it was with excitement I would rush to open Gmail to see if business was ever going to come in and year after year it did, it rapidly grew to the point of becoming way too much too fast, I was soon flooded and started having anxiety seeing the little red and white envelope logo, so I took an assistant, then changed Assistant, and another one and again and again until Covid came and stopped it all.

Now we are two years later and I am doing this chore on my own again. All the excitement is gone and the Emails are coming slowly like drops nonchalantly dripping out of a rusted tap; if I have 3 per week I am now lucky.

So why all this anxiety?

I know.. The fact I am back full circle, fifteen years later, opening my inbox and wondering if I’ll be able to pay the bills next month, but with way more bills and responsibilities than before; back in the days my rent was low, my grocery shopping sparse and the only thing I really spent money on were Drugs and cigarettes; I remember the packs of ten lucky Strike for just a few pounds, I was mostly buying them with coins everyday and it had become a ritual to pick the coppers off the street, I have kept this habit to this day and still pick them up whenever I see one lying around.

I guess when we experience real scarcity it leaves scars and conditions some untangleable habits.

And like fifteen years ago I am back sitting with myself asking what I have to offer to the world.
Back then I had fire in me fuelling my Ego swollen with youth and impetuousness, I thought so little of myself that I had nothing to lose and yet I was so grandiose, I feared nothing, not even Death; And now, I have everything to lose.. with Motherhood I sacrificed my life on the Altar of Isis, offering my life for Hers and I have, like most responsible adults, made inextricable choices abruptly tying me with a world I do not fit in nor speak the language of; The miserable microcosm of Banks, administration and a system which chokes my Mind and Soul. But I cannot regret this, for it assures a future for my flesh and blood.

But Who am I? What do I have to say or give to the World? Am I Special in any shape or form that what I have to tell might matter?
How pretentious and conspicuous!

Is it that I rested for too long on my past glories and became lazy, or is it that Covid made people priorities shift so much that my intricacies are too much of a bore to be attractive anymore? Or maybe I am now just behind and it is time to move on, simply. Or even that I have done and said all I had to and I should just go back to the shadows.
Somehow I still feel there is something inside awaiting for the right time to erupt and come to the surface, I still feel words trapped in my gullet and maybe that’s why I keep getting tonsillitis and a sore throat.

Is it possible that the higher power governing us has decided to take me out of the magical circle of the Creatives and Artists to bring me back to a more humble and logical plane?

After all I am not Special at all, I did it all like everybody else.. Good kid gone bad Teen, I consumed my fair share of bodies, had a great amount of drama and equal part of fun, parties and deliriums, success and failures, broken hearts and fluttering butterflies in my stomach; I have seen the world, travelled across oceans and mountains, ate all the foods and cried rivers, until I decided to leave the Devil at the crossroad, hung my horned skullcap on the cross and bent the knee to Life itself, right back walking through the Earth feeling all the weight of my living carcass; I fell back in the ranks, on the right hand path, bowed to the God of Capitalism, bought the car, bought the house, and cut my hair full of mawkish memories.

If I ever was special, I am no longer.
Maybe I finally Sold my Soul to the true Devil and that is why I cannot connect to the higher spheres of the Ether.

So here I am, at the kitchen table in my childhood home, amongst my Mother’s hoarded memories trying to decipher Who I am, exactly back at the same place I was when I ran away to UK to figure myself out. Full Circle. Back from the Trip that those fifteen years were.

Or is there another door to kick in to get back in? Another tab to put under my tongue?


Tattoo Planetarium 2022
Paris
pic: The girl with. the matchsticks


[ VERSION FRANÇAISE ]


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Il est 22h35 et je suis assise à la table de la cuisine avec mon ordinateur portable. J'ai nettoyé mes boîtes mails et supprimé tous les spams et publicités, j'ai fait quelques allers-retours brefs pour regarder instagram sans but, puis je suis revenue sur les boîtes à lettres virtuelles.

Mais que fais-je vraiment ? Qu'est-ce que je regarde vraiment ? Je ne suis pas sûre.

À l'époque, c'était avec enthousiasme que je me précipitais pour ouvrir Gmail pour voir si le business allait arriver et année après année, cela a rapidement augmenté au point de devenir beaucoup trop, trop rapidement, j'ai vite été inondée et ai commencé à avoir de l'anxiété en voyant le petit logo de l'enveloppe rouge et blanche, alors j'ai pris un assistant, puis en ai changé, et une autre et encore et encore jusqu'à ce que Covid vienne et arrête tout.

Maintenant, deux ans plus tard, et je fais à nouveau cette corvée par moi-même. Toute l'excitation est partie et les e-mails arrivent lentement comme des gouttes qui coulent nonchalamment d'un robinet rouillé ; si j'en ai 3 par semaine, j'ai de la chance.

Alors pourquoi toute cette anxiété ?

Je sais... Le fait que je sois de retour, quinze ans plus tard, ouvrant ma boîte de réception et me demandant si je serai capable de payer les factures le mois prochain, mais avec bien plus de redevances et de responsabilités qu'avant ; à l'époque, mon loyer était bas, mes courses rares et la seule chose pour laquelle je dépensais vraiment de l'argent était la drogue et les cigarettes ; Je me souviens des packs de dix Lucky Strike pour seulement quelques livres, je les achetais surtout avec des pièces tous les jours et c'était devenu un rituel de ramasser les cuivres dans la rue, j'ai gardé cette habitude jusqu'à ce jour et je les ramasse toujours à chaque fois J'en vois un traîner par terre.

Je suppose que lorsque nous faisons face à une véritable pénurie, cela laisse des cicatrices et conditionne des habitudes indémêlables.

Et comme il y a quinze ans, je suis de retour assise avec moi-même en me demandant ce que j'ai à offrir au monde.
À l'époque, j'avais le feu en moi alimentant mon Ego gonflé de jeunesse et d'impétuosité, je pensais si peu à moi-même que je n'avais rien à perdre et pourtant j'étais si grandiose, je ne craignais rien, pas même la Mort ; Et maintenant, j'ai tout à perdre…avec la maternité, j'ai sacrifié ma vie sur l'autel d'Isis, l’offrant pour la sienne et j'ai, comme la plupart des adultes responsables, fait des choix inextricables me liant brusquement à un monde dans lequel je ne m'intègre pas et ne parle même pas la langue; Le misérable microcosme des banques, de l'administration et d'un système qui étouffe mon esprit et mon âme. Mais je ne peux pas le regretter, car cela assure un avenir à ma chair et à mon sang.

Mais qui suis-je ? Qu'est-ce que j'ai à dire ou à donner au monde ? Suis-je spéciale sous quelque forme que ce soit que ce que j'ai à dire puisse avoir de l'importance ?
Comme c'est prétentieux et vulgaire !

Me serais-je reposée trop longtemps sur mes gloires passées et que suis-je devenue paresseuse, ou est-ce que Covid a tellement changé les priorités des gens que mes complexités sont devenues trop ennuyeuses pour n’être plus attirantes ? Ou peut-être que je suis maintenant juste derrière et qu'il est temps de passer à autre chose, tout simplement. Ou même que j'ai fait et dit tout ce que j'avais à dire et que je devrais simplement retourner dans l'ombre. D'une manière ou d'une autre, je sens toujours qu'il y a quelque chose à l'intérieur qui attend le bon moment pour éclater et remonter à la surface, je ressens toujours des mots piégés dans mon oesophage et c'est peut-être pour ça que j'ai toujours des angines et des maux de gorge.

Est-il possible que la puissance supérieure qui nous gouverne ait décidé de me sortir du cercle magique des Créatifs et des Artistes pour me ramener sur un plan plus humble et logique ?

Après tout, je ne suis pas du tout spéciale, j'ai tout fait comme tout le monde. Des échecs, des cœurs brisés et des papillons flottant dans mon estomac ; J'ai vu le monde, voyagé à travers les océans et les montagnes, mangé tous les aliments et pleuré des rivières, jusqu'à ce que je décide de laisser le diable à la croisée des chemins, j'ai accroché ma calotte cornue à la croix et j'ai plié le genou devant la vie elle-même, tout de suite en marchant à travers la Terre sentant tout le poids de ma carcasse vivante ; Je suis retombée dans les rangs, sur le bon chemin, j'ai salué le Dieu du capitalisme, acheté la voiture, acheté la maison et coupé mes cheveux pleins de souvenirs mièvres.

Si jamais j'ai été spéciale un jour, je ne le suis plus.
Peut-être que je J'ai finalement vendu mon âme au vrai diable et c'est pourquoi je ne peux pas me connecter aux sphères supérieures de l'éther.

Me voici donc, à la table de la cuisine de la maison de mon enfance, parmi les souvenirs thésaurisés de ma mère, essayant de déchiffrer qui je suis, exactement de retour au même endroit où j'étais quand je me suis enfuie au Royaume-Uni pour me trouver. Un Cercle complet. De retour du voyage qu'ont été ces quinze années.

Ou, y a-t-il une autre porte à défoncer pour entrer ?
Un autre carton à mettre sous ma langue ?


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