+ A new Era commences +



I have been Tattooing since I was 17 and professionally since I was 19 years old, at the present moment that I’m writing this I am 32 years old, I have been through a lot to achieve what people would call “a great career” but was that as fulfilling as society made it seem it would be?

The answer is simple, No.

I travelled the world, met wonderful people, got to do and perfect what I love, got to live a high life, I played the game of the Tattoo politics, I made friends, lost friends, I was adored and hated, and so much more.

Through all of this I was always full of Void though, always so empty, surrounded by successful people as empty and broken as me, chasing lights, money, sex.. We were chasing dragons, literally and figuratively; our lives always entangled in foggy nonsensical dramas, abuse of all sorts and pain. Our “fans”, “followers” and admirers only seeing the glamorous glimpses of our existence thought we were “ballers” but we were all broken children in need for love; like junkies needing their fix we needed to feel like we mattered but we weren’t looking at the right place.

What we wanted could not be found in business class flights, Rolex watches, Gucci bags, 5 stars hotels, High High Class Restaurants or with thousands of virtual worshippers.. I understood this the day I saw my daughter for the first time.

Of course, meeting wonderful clients, listening to them, their sorrow, their pain and helping them reclaiming their bodies and minds was a wonderful experience and thing in itself but the price to pay for this was overbearing. Going home every night thinking about what had happened to them, what happened to me, how the world was so unfair and corrupted. All the violence, the emotions and feelings slowly drowning my mind… hop! a glass of wine, a pill, a smoke, a blue drink, a foil, an abusive relationship, to focus on something else, to forget how cruel the world was.

We all went through this to some extend.

For me it all stopped on July 14th 2017. The goddess of my world, Isis was (re)born and slowly destroyed that Ego I thought I had managed to crush, it was only so huge I just could not see it anymore.

Veronique Imbo, Grimes, Me, Hana, Norm at Love Letters (L.A) 2016

The 12th of October 2019 Eric’s (NORM) death happened and the rest of my world collapsed.
With him all the chase of the Tattoo fame and game died; suddenly I was to realise what this industry can do to us, what the vanity, greed and vapidity makes of us.


Amazing souls were to die alone at home of an aneurysm or an overdose at almost 46 years old, loveless, childless, just living to help people who do not care, people who would rob you while you were dead on your bed, people who would tattoo your name on themselves without even knowing what you were really made of or even who you really were…

I did not want to end like this. And i was struggling so bad giving up on the chase and race that I was absent in my daughter’s life, too consumed by the fear of disappearing and of being forgotten to the eyes of my thousands of fictive “friends” and “fans”.

Eric’s death was like a cold bath, a strong whipping of my mind to call me back to reality, to what mattered for real and the machine was started.

The universe has its own ways to deal with our existence and its plan for mine was so clear, one by one all the bricks of the temple I had built for myself were to crumble, if only I had realised they were made out of sand!

One by one friends leaving London for a better life, one by one people I thought were friends unmasking their true nature, one by one I would realise none of them knew me, but I cannot resent anyone for that, I had lived dissociated from my true self for so long I did not even know who I was myself; For so long to survive in the industry i had made myself a shell so strong and thick that it was un-penetrable, my ideals and ideas were at the opposite of most and I thought I was happy that way.

But obviously I wasn’t.

Now, October 13th 2020, it has been a year Eric died and I just announced the closing of my Tattoo Studio I worked so hard for.

Today a new Era commences, I am giving up fame, glory and the vacuous values that go with those things to go live a simpler life; to spend more time with my child, my partner, grow my own food, build our forever home and only Tattooing because i want to Tattoo.

Today for me is the moment i decided to Live and make every moment meaningful because I do not want to die surrounded by emptiness and lies.



version française



Je tatoue depuis l'âge de 17 ans et professionnellement depuis l'âge de 19 ans, au moment où j'écris ceci, j'ai 32 ans, j'ai traversé beaucoup de choses pour réaliser ce que les gens appelleraient "une grande carrière" mais était-ce aussi épanouissant que la société le laissait croire ?

La réponse est simple, Non.

J'ai voyagé à travers le monde, rencontré des gens formidables, j'ai pu faire et perfectionner ce que j'aime, j'ai pu vivre “le belle vie”, ai joué au jeu de la politique du tatouage, me suis fait des amis, ai perdu des amis, ai été adorée et détestée, et tellement plus. À travers tout cela, je me suis toujours sentie pleine de Vide, entourée de gens en pleine réussite mais aussi vides et brisés que moi, pourchassant les lumières, l'argent, le sexe. Nous chassions des dragons, au sens propre comme au figuré ; nos vies toujours empêtrées dans des drames brumeux et absurdes, des abus de toutes sortes et de la douleur. Nos "fans", "followers" et admirateurs ne voyant que les aperçus glamour de notre existence pensaient que nous étions des "ballers" mais nous étions tous des enfants brisés en manque d'amour ; comme des junkies qui avaient besoin de leur “fix", nous avions besoin de sentir que nous comptions mais nous ne regardions pas au bon endroit.

Ce que nous voulions ne se trouvait pas dans les vols en classe affaires, les Rolex, les sacs Gucci, les hôtels 5 étoiles, les restaurants de grande standing ou avec des milliers de fidèles virtuels. J'ai compris cela le jour où j'ai vu ma fille pour la première fois.

Bien sûr, rencontrer des clients merveilleux, les écouter, partager leur chagrin, leurs douleurs et les aider à se ré-approprier leur corps et leur esprit était, et est, une expérience merveilleuse et une chose en soi, mais le prix à payer pour cela était écrasant. Rentrer à la maison tous les soirs en pensant à ce qui leur était arrivé, à ce qui m'était arrivé, à quel point le monde était si injuste et corrompu. Toute la violence, les émotions et les sentiments noyaient lentement mon esprit… hop ! un verre de vin, une pilule, une clope, un “purple drink", un alu, une relation abusive, pour se concentrer sur autre chose, pour oublier à quel point le monde était cruel.

Nous sommes tous passés par là dans une certaine mesure.

Pour moi, tout s'est arrêté le 14 juillet 2017. La déesse de mon monde, Isis est (re)née et a lentement détruit cet Ego que je pensais avoir réussi à écraser, il était tellement énorme que je ne pouvais juste plus le voir.

Veronique Imbo, Grimes, Me, Hana, Norm at Love Letters (L.A) 2016

Le 12 octobre 2019, la mort d'Eric (NORM) s'est produite et le reste de mon monde s'est effondré. Avec lui, toute la poursuite de la renommée et du jeu Tattoo est morte; tout à coup, je devais réaliser ce que cette industrie peut nous faire, ce que la vanité, la cupidité et la mièvrerie font de nous.

Des âmes incroyables devaient mourir seules chez elles d'un anévrisme ou une overdose à presque 46 ans, sans amour, sans enfant, vivant juste pour aider les gens qui s'en moquaient, les gens qui te voleraient pendant que tu étais mort sur ton lit, les gens qui tatoueraient ton nom sur eux-mêmes sans même savoir de quoi tu étais vraiment fait ni même qui tu étais vraiment…

Je ne voulais pas finir comme ça. Et je luttais tellement pour abandonner la chasse et la course que j'étais absente de la vie de ma fille, trop consumée par la peur de disparaître et d'être oubliée aux yeux de mes milliers d'"amis" et de "fans" fictifs.

La mort d'Eric a été un bain glacé, une forte secousse de mon esprit pour me rappeler à la réalité, à ce qui comptait pour de vrai et la machine a été lancée.

L'univers a ses propres façons de gérer notre existence et son plan pour la mienne était si clair qu'une à une toutes les briques du temple que je m'étais construit allaient s'effondrer, si seulement j'avais réalisé qu'elles étaient faites de sable !

Un par un des amis quittant Londres pour une vie meilleure, un par un des gens que je pensais être des amis démasquant leur vraie nature, un par un je réaliserais qu'aucun d'eux ne me connaissait vraiment, mais je ne peux en vouloir à personne pour cela car j'avais vécu dissociée de mon vrai moi pendant si longtemps, je ne savais même pas qui j'étais moi-même; Pendant si longtemps pour survivre dans l'industrie, je m'étais fabriqué une coquille si solide et épaisse qu'elle était impénétrable, mes idéaux et mes idées étaient à l'opposé de la plupart et je pensais que j'étais heureuse de cette façon.

Mais évidemment je ne l'étais pas.

Maintenant, le 13 octobre 2020, cela fait un an qu'Eric est décédé et je viens d'annoncer la fermeture de mon studio de tatouage pour lequel j'ai travaillé si dur.

Aujourd'hui une nouvelle ère commence, j'abandonne la renommée, la gloire et les vaines valeurs qui vont avec ces choses pour aller vivre une vie plus simple ; passer plus de temps avec mon enfant, mon partenaire, cultiver ma propre nourriture, construire notre maison pour toujours et seulement tatouer parce que je veux tatouer.

Aujourd'hui, pour moi, c'est le moment où j'ai décidé de vivre et de donner un sens à chaque instant parce que je ne veux pas mourir entourée de vide et de mensonges.


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